Enfants « gâtés » : 7 raisons qui en font des adultes malheureux !

Enfants « gâtés » : 7 raisons qui en font des adultes malheureux !
En coaching familial, lorsque je demande aux parents quels sont leurs objectifs, un grand nombre me répond : « Je voudrais que mes enfants soient heureux.  Mais peu importe ce qu’on fait, ils ne sont jamais contents ! ». Fausse route : le bonheur ne vient pas de la satisfaction des désirs ou encore du plaisir qui dépendent de facteurs extérieurs, mais plutôt d’une satisfaction intérieure issue entre autres du sentiment de se sentir utile, de la confiance en soi et de l’espoir de pouvoir réaliser ses rêves. Voici  donc 7 raisons qui entravent le bonheur de nos enfants devenus adultes lorsqu’on les a « gâtés » et quelques conseils pour éviter de tomber dans ces pièges ! 1- Ils ne peuvent faire les efforts nécessaires pour vivre des réussites ou atteindre leurs rêves. Tout est arrivé facilement pour eux, alors ils n’ont pas connu la satisfaction d’avoir réussi et ne savent pas qu’ils sont plus forts qu’ils ne croient !  Ils abandonnent donc les projets à la moindre difficulté et mènent rarement quelque chose à terme. Encouragez-les à persévérer et surtout,  laissez-les expérimenter,  faire des erreurs !!!  Posez-leur parfois (je dis bien « parfois »  !) des questions pour les faire réfléchir :  « Que crois-tu qu’il arrivera si tu… ? ».  Et surtout, posez-vous la question : « Quel est le pire qui pourrait arriver s’il fait une erreur ? ».  S’il n’y a pas  danger de blessure grave ou de mort…  laissez faire ! 2- Ils ne se sentent pas aimés si l’autre ne désire pas la même chose qu’eux. Une fois adultes, ils croient qu’une personne qui les aime aura toujours les mêmes besoins et désirs qu’eux.   Alors, soit ils se retrouvent dans une relation malsaine où l’autre est à leur service (jusqu’à ce qu’il les quitte en disant :  « J’ai tout fait pour lui/elle !» qu’on peut aussi traduire par : « J’étouffais pour lui/elle » !), soit ils passeront d’une relation à l’autre sans jamais trouver satisfaction. Lorsque votre enfant désire quelque chose, il est plus important d’accueillir ce qu’il vit que de tout faire pour y répondre !  « Ah ! Moi aussi si j’avais 5 ans, j’adorerais avoir ce camion ! », « Si tu avais un chien, qu’est-ce que tu aimerais faire avec lui ? », etc.  Et ce, même si vous n’avez aucune intention d’acheter le camion ou d’avoir un chien ! 3- Ils vivent un grand malaise quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent sur le champ. Habitués à ce qu’on réponde immédiatement à leurs demandes, ils n’ont jamais appris à composer avec l’attente.  Un sentiment d’impatience, voir même d’angoisse s’empare alors d’eux sans qu’ils sachent quoi faire d’autre pour s’apaiser que de répondre à ce désir le plus rapidement possible… à moins de se tourner vers la nourriture, l’alcool ou toute autre dépendance.  Les plus grandes satisfactions étant issues de la patience, elles demeurent alors hors de portée ! Si vous accourez à la moindre occasion pour répondre aux besoins de vos enfants, ils en concluront inconsciemment qu’il y a urgence réelle et que leur bonheur est en jeu si l’attente se prolonge …  Apprenez-leur à s’occuper lorsqu’ils doivent patienter (commencez par des périodes de 2 minutes si nécessaire), et surtout, allongez l’attente lorsqu’ils exigent quelque chose sur le champ ! 4-Ils ont acheté l’idée qu’ils devraient toujours être joyeux si leurs désirs sont comblés. Devant leurs caprices, on leur a souvent dit : « Mais de quoi tu te plains : tu as tout ! ».  Ils croient donc « qu’avoir tout » devrait les rendre heureux et qu’ils sont donc anormaux de ressentir des émotions difficiles… Mais les désirs sont sans fin…  Le bonheur obtenu par la réalisation d’un désir est éphémère.  Il est donc inutile de tenter de combler un enfant : il en voudra toujours plus !  Aussi, les enfants ont besoin de décharger leur trop plein d’émotions, que ce soit la frustration… ou la joie , et ils le font souvent en faisant des crises ! Alors oui, parfois ils « font exprès »… non pas pour VOUS faire fâcher ou obtenir ce qu’ils demandent, mais bien pour avoir une occasion d’évacuer le trop-plein… et ce même après une journée super-extra-géniale !  Oubliez les pensées du style : « On a passé une super journée et c’est comme ça qu’il nous remercie ! ».  Aidez-les plutôt à évacuer les émotions par des jeux qui défoulent pour ensuite retrouver leur calme… sans céder à leurs caprices : ils ont besoin de se défouler et si vous tentez d’acheter la paix, ils trouveront autre chose pour  arriver à décharger ce trop-plein ! 5- Ils ne savent pas ce qui les distingue, ce qu’ils ont de précieux à offrir. N’ayant jamais eu l’occasion de se dépasser, de traverser les difficultés, de contribuer à la vie de famille et se sentir utiles, ils croient que leur existence n’est pas nécessaire ou enrichissante pour quiconque. Aidez-les à atteindre leurs rêves et faites-les participer au bon fonctionnement de la maisonnée : ils ne s’en porteront que mieux !  Valorisez leurs efforts, mais attention : si vous êtes en extase devant leurs moindres gribouillis, ils n’auront pas confiance en votre jugement et ne croiront pas vos compliments sincères, ceux qui favoriseront justement leur estime de soi et en feront des adultes accomplis. 6- Ils ont toujours l’impression de ne pas être à la bonne place. Ils croient qu’ils sont malheureux parce qu’ils n’ont pas le bon travail, qu’ils ne sont pas avec la bonne personne ou même  qu’ils ne sont pas dans le bon pays.  Ils sont constamment à la recherche de mieux, de plus, d’autre chose. Les émotions négatives ne doivent plus être taboues !  Ils doivent savoir qu’il est normal d’en ressentir, qu’il faut les accueillir et les exprimer pour que la joie revienne !   Rien n’est parfait… et c’est bien ainsi !  Être positif c’est bien… mais être dans le déni c’est néfaste ! 7- Ils croient que se mettre en colère ou manipuler pour obtenir ce qu’ils veulent les rendra heureux. Parce que leurs parents se sont toujours empressés  d’accéder à leurs demandes ou d’intervenir lorsqu’ils étaient tristes ou en colère, ils en ont conclu que TOUTES les stratégies sont bonnes pour obtenir satisfaction, et qu’il est légitime d’exiger ce qu’ils veulent… Apprenez-leur plutôt à composer avec les frustrations en leur permettant de les exprimer en bougeant, en dessinant, ou en nommant ce qu’ils ressentent.  Ainsi ils apprendront à se sentir bien même lorsque leurs désirs ne seront pas tous comblés… Une importante clé du bonheur, sans aucun doute !

Je vous souhaite d’avoir le courage d’accompagner votre enfant pour traverser les souffrances et les frustrations afin d’en faire des adultes qui croient en leurs rêves et ont la certitude qu’après la pluie, vient toujours le beau temps ! 

De bons parents ne préparent pas le chemin pour leurs enfants. Ils préparent leurs enfants pour le chemin. – Nos pensées

Gâter un enfant signifie répondre à ses désirs et envies le plus rapidement possible, lui faire des « surprises » trop souvent, ou lui épargner toute difficulté concernant l’école, les amis, etc. À noter qu’il n’est pas question ici d’exclure la bienveillance, les moments de plaisir en famille et les cadeaux occasionnels !
Manon Gauthier

Éducatrice spécialisée et coach familial certifié couvrant la région de la Mauricie. Elle intervient auprès des enfants de 0-25 ans. Membre du Réseau Nanny secours depuis 2013.

Manon Gauthier

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