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L’effort ne se conçoit plus

L’effort ne se conçoit plus
Maudit effort !
Mon plus grand combat est de faire comprendre l’effort à la génération qui me suit. Mes fils. Il est très difficile pour eux, aujourd’hui, de faire face à un effort sans y voir un mauvais moment. Ils ont une incompréhension totale du concept.

On sait que l’effort est le moteur de toute action, tout rêve, de tout projet et la base de la motivation. Car une fois motivé, il faudra faire un effort. La motivation n’est pas indépendante. La motivation demande plus que le sentiment de bien-être. Je fuis et ai en horreur la motivation gratuite, celle qui laisse l’impression que tout sera facile. Car une fois la motivation installée, l’effort prend sa place. Sa place naturelle. Comme du Cheez Whiz sur du céleri ! (Bon OK je la travaille celle-là)

Il y a toute une génération qui n’a pas eu la chance de comprendre la notion de temps avec l’effort. Des grands admirateurs de YouTube ont appris que perdre 100 livres se fait dans un clip de 2 minutes. Que les plus grands sportifs s’entrainent pour les grandes compétitions dans un clip de 3 minutes.

Le nec plus ultra du « non-effort »… Les jeunes regardent d’autres jeunes jouer à des jeux vidéo pour ne pas faire les efforts d’apprendre à jouer avec ledit jeu. Ils ont l’argument qu’en regardant les autres jouer pendant des heures, ils gagnent du temps. Temps ? Eh oui. Et si je demande pourquoi ils ne le font pas eux-mêmes, j’ai droit à un regard qui dit « pourquoi ? » Mais pas juste un pourquoi, mais un pourquoi surpris par la stupidité de ma question. « Parce que quelqu’un l’a déjà fait…duh !!! »

Êtes-vous dans un Twilignt zone vous aussi ?

Il est impensable pour le moment d’espérer se battre contre l’accès rapide. Se battre contre une génération qui ne conçoit pas la notion de temps et d’énergie que l’effort demande. « Ce qui se conçoit bien s’exprime clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »…mon père répétait cette phrase sans cesse. Qu’arrive-t-il si on ne peut même pas le concevoir. L’incapacité de concevoir et de comprendre l’importance de prendre du temps pour aller au bout de ses défis/rêves/passions.

Je ne dis pas qu’il n’y a que les rêves qui soient à la base de la vie. Le quotidien regorge de petits moments qui demandent un effort duquel on peut sortir grandi, fier, heureux et plus confiant ! J’ai même entendu un penseur dire d’être microambitieux dans la vie et de se concentrer avec passion sur ce qui est là devant nous et cesser de toujours voir loin et à long terme. Parfois, à force de voir loin on pourrait perdre de vue les autres passions qui arrivent la plupart du temps par notre angle mort. La microambition demande un effort de concentration, de compréhension et d’intelligence. L’intelligence de savoir ce que la situation présente a de bon pour nous maintenant et quel effort je dois produire pour atteindre le niveau de fierté convoité!?

On sera tellement concentré à regarder loin devant en attente du bonheur qu’on ne remarquera jamais qu’il se berçait juste à côté de nous tout ce temps.

Nous ne pourrons jamais échapper à l’effort qu’il soit petit ou grand. Nous voulons quand même tout simplement l’éviter, comme le temps des impôts, le souper avec des amis chiants ou comme un test de prostate à l’ancienne.

Qu’avons-nous oublié de l’effort ? Qu’il est justifiable en soi ! Qu’il n’est pas tributaire d’un prix, d’un diplôme ou d’une carotte quelconque! C’est prendre l’enfant par les épaules et regarder le terrain qu’il vient de couper avec la tondeuse à grand coup de « pourquoi moi ça me tente pas, j’ai pas l’goût » et lui faire comprendre que le terrain est beau. Grâce à lui. Que tout le monde va en profiter. Grâce à lui. Que c’est bien fait et ça sent bon! Grâce à lui. Et qu’on est fier de lui avec un simple « bravo » bien senti pour qu’à son tour il sente sa fierté !

L’effort n’est pas une hémorroïde. C’est un état qui te permet d’avancer même si parfois on a de l’eau aux genoux.

Et s’ils apprennent tout ça un jour, c’est…grâce à mes efforts de papa !