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L’obésité des enfants: les parents responsables

L’obésité des enfants: les parents responsables
On a dérapé…
Je suis certain que dans la plupart des familles le moment du repas n’est pas le meilleur moment pour tous. Oui c’est amusant, oui il y a de beaux moments, je sais…mais dites-moi pourquoi il y a tant d’enfants obèses aujourd’hui. Je l’ai réalisé pendant une semaine dans le sud…Non, je n’étais pas en vacances, je travaillais dans un tout compris à passer beaucoup de temps autour de la piscine (!!!). Et autour de la piscine, je lis, écris, travaille…et observe.

Et je les ai vus ! Les enfants qui courraient autour de la piscine. Les enfants qui ne se couchent jamais dans ce pays. Les enfants obèses. Beaucoup d’enfants obèses. Trop d’enfants obèses. J’ai vraiment eu un choc de voir autant d’enfants obèses. Je sais ce que c’est que d’être un enfant obèse. Je connais la pression de se voir dans les yeux des autres. La pitié des autres. Les attitudes qui laissent sentir aux enfants leurs différences. Je la connais cette attitude. J’en ai souffert. Et j’ai vu aussi, et surtout, les parents à l’heure des repas, désespérés!

Je sais qu’il y a beaucoup de gens à qui on peut en vouloir. Mais là, je vais regarder le rôle des parents…oui nous ! Qu’avons-nous laissé aller dans l’éducation culinaire ; les gras, le sucre, les sorties spéciales, les paresses de repas, la rapidité vs la qualité? Ne me parlez pas d’argent, je le sais. Je sais qu’on n’a pas le choix parfois de faire ces choix…qu’on croit bons économiquement. On se fait croire que c’est plus économique d’acheter du tout fait et du       « cheap » en se laissant croire qu’on en a plus pour notre argent… On se fait croire qu’on mérite ce sac de croustilles parce que nous avons bien travaillé. Que nous méritons cette sortie dans un « fast food » parce que ça va leur faire tellement plaisir! Qu’un petit verre de liqueur par jour ça ne les tuera pas. Je sais qu’on se dit qu’une friandise pour lui dire « bravo ! » ce n’est pas la mort. Je sais qu’on se dit qu’acheter la boite de ces biscuits-là ne sera pas un malheur pour les enfants.

Depuis les années ’40, les compagnies tentent (et avec succès) de s’intégrer dans les écoles. Chocolats chauds, céréales, jus mauvais, etc. Ça fait près de 60 ans qu’on est convaincu qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien avec du mauvais…parce qu’on n’en abuse pas (!!!!).

On a dérapé. Complètement. Je sais qu’il y a un tournant nutritionnel qui se passe. Je vois les tentatives des restos végé, Végan et bio de se démarquer et de prendre leur place. Je vois les tendances dans les magazines, pour que ce qui se ramasse dans notre assiette soit sain, bon et presque bio. Je vois la gamique du bio, du doute que ça laisse dans nos têtes de parents. Je constate et subis de plus en plus la confusion de ce qu’est bien manger, bien se nourrir, manger les bonnes choses. Parfois, je ne sens plus que je sers un repas constitué de bonne nourriture, mais je sers des glucides, des protéines et des lipides additionnés d’oméga3…

Je vois bien que, collectivement, manger n’est plus un plaisir, mais une tâche. Que mettre la table, une nappe, de beaux couverts et manger assit ensemble n’est pas nécessairement utile même si les études prouvent que les enfants qui mangent à table tous les soirs avec la famille réussissent mieux à l’école et socialement. Je sais que manger debout vite, ou devant l’écran est plus rassurant…On n’a pas le risque de n’avoir rien à se dire… ou la gêne de ne pas trouver de sujet de conversation au-delà de : « comment s’est passée ta journée ? » Même si les études prouvent que la plus grande preuve d’amour pour les ados est les parents qui s’intéressent à leurs études et à leur vie scolaire !

Je suis obèse. Papa. Inquiet. Je sais que mes garçons mangent bien. Je sais que je vais manger du « fast food » parfois. Je sais surtout que je ne suis pas seul dans ce foutu monde où nos enfants sont en train de devenir des grosses personnes qui ont perdu le sens de bien vivre.

Vivre avec un grand « V ». Les Indiens disent : « fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester ». Ça ne serait pas le début d’une belle réflexion ? Non pas juste sur la nourriture, mais sur tout un paysage de dépression, burn-out, abandon, détresse? Non, ce n’est pas une vision noire…c’est une constatation sur le bord de la piscine de voir tous ces enfants qui grossissent et de ces parents qui se disent : « qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ».

Je suis papa. C’est ma job de savoir en premier. C’est ma job de ne pas traumatiser mes enfants avec mes erreurs, mais d’informer, voire de corriger.

Je suis papa. C’est ma job d’enseigner le plaisir de vivre en ayant moi-même du plaisir à vivre sainement.

Qu’est ce que ça veut dire sainement…? Je ne sais plus trop !