Gangs de rues: brisons les tabous !

Gangs de rues: brisons les tabous !
Les gangs de rue, la prostitution : on en entend beaucoup parler dans les journaux et à la télé. On peut être tenté de penser que ça ne nous concerne pas : « Nous habitons dans une petite ville et on ne voit ça que dans les grandes villes! », « Nous sommes une famille qui vit bien, on a bien élevé nos enfants!! Il n’y a que les personnes pauvres ou de couleurs, qui vivent dans les ghettos ou encore qui ont un entourage criminalisé à qui ça arrive ! »

DÉTROMPEZ-VOUS!!!!!

Les gangs de rue qui peuvent amener jusqu’à la prostitution peuvent atteindre toutes les tranches de la société, de toutes les villes (urbaine et grande ville), et de toutes les races. Ce qui est important à comprendre chers parents, c’est qu’il ne faut pas en faire un sujet tabou en restant dans nos peurs. C’est vrai que c’est épeurant. Vous avez raison de craindre pour vos filles. Mais le meilleur moyen est d’en parler, de les sensibiliser quant aux dangers et risques encourus, au même titre que vous le faites possiblement pour la drogue, les amis peu fréquentables, et les risques d’une sexualité non protégée. Pour commencer, il faut se documenter sur le sujet : pour savoir de quoi on parle, mieux vaut être bien renseigné. Il ne faut pas oublier que nos adolescentes sont intelligentes et souvent mieux renseignées que nous.  Et qu’à cet âge, elles sont aussi expertes à l’argumentation. Voici donc ce que vous devriez savoir avant d’aborder le sujet avec eux.
Qu’est-ce qu’un gang de rue?
Selon le service public du Québec : * L'expression « gangs de rue » fait référence à des groupes d'adolescents et de jeunes adultes qui partagent une identité commune et qui affichent, de façon récurrente, des comportements antisociaux ou délictueux * Selon Jeunesse J’écoute : *Les gangs de rue contrôlent les activités criminelles sur leur territoire. Ils vendent de la drogue, encouragent la prostitution et pratiquent d’autres activités illégales. Les membres de gangs vivent très dangereusement. Ils portent des armes, volent des voitures et d’autres biens, et sont toujours en fuite pour se cacher de la police et des membres d’autres gangs. Certaines formes de violence pratiquées par les gangs s’appuient sur la discrimination et le racisme.*
Comment recrutent-ils les jeunes filles ?
Voici donc un scénario assez typique.  Tout d’abord, c’est souvent trompeur, parce qu’un membre d’un gang connait des amis de la jeune fille et vient quelques fois *chiller* avec eux au parc, faisant passer un joint gratuit. Puis, s’ils habitent en dehors des grandes villes, il proposera un party à ne SURTOUT pas manquer, habituellement plus près de leur point d’attache.  Ils y présenteront alors d’autres membres de leur *gang*. Durant ce party, la jeune fille aura du plaisir, car ils boiront et prendront possiblement de la drogue (toujours gratuitement), riront et s’amuseront. Elle croira qu’elle vient de se faire de nouveaux amis hyper cool qui la protègent, car durant cette soirée, ce nouvel ami a remis à sa place un gars qui avait les mains peut-être un peu baladeuses…  Il est ensuite demeuré près d’elle tout le reste de la soirée. Elle s’est sentie en sécurité, bien entourée, comme dans une famille. C’est une de leur tactiques préférées que d’utiliser les petites failles des jeunes filles, leur donnant ainsi le goût de faire partie d’une gang, de se faire accepter, de ne pas être seule, répondant à leur désir de plaire. Une jeune adolescente qui a une faible estime d’elle-même sera une *proie* particulièrement facile pour eux!
L’étau se resserre…
Quand, ils sentiront qu’elle est bien amadouée par les compliments (belle, fine, intelligente, pétard), les cadeaux (bijoux, vêtements, drogues) et qu’elle sent qu’elle commence à faire partie de la *famille* (car c’est souvent comme cela qu’ils se définissent), ils commenceront à lui demander de faire des choses pour faire partie réellement de la gang : voler, vendre de la drogue, blesser quelqu’un (un innocent), danser pour les membres de la gang, coucher avec un d’entre eux… et parfois même plusieurs d’entre eux. Ils lui proposeront ensuite logement et nourriture, ce qui leur donnera une meilleure emprise. Ainsi, lorsque la jeune se chicanera avec sa famille et fera une fugue, elle aura une place où se réfugier.  Et la dégringolade commencera…
Initiation
Il y a toujours des initiations pour faire partie de ce genre de gang : ça s’appelle des gangs bang (avoir des relations sexuelles avec plusieurs membres de la gang ou elle se fera tabasser si elle ne fait pas ce qu’ils disent ou si elle résiste). Suite à ce viol collectif (car c’est comme cela que ça s’appelle), elle aura un traumatisme psychique, possiblement physique, voir même des ITSS.  Fragilisée, elle aura encore moins de ressources pour s’en sortir. Elle aura besoin d’aide de professionnels souvent.
Criminalité
Il faut savoir que ces membres de gang sont dangereux : ils se promènent avec des armes, volent, menacent, intimident et ont des règles très strictes auquel chacun des membres doit se plier, tels que la loyauté et faire passer la gang avant les amis et la famille. Les membres agissent ensuite par la peur de se faire prendre par la police, de se faire tabasser ou violer (pour les filles), voir même de se faire tuer.
Vers la prostitution
Quand les membres de gang commencent à se lasser d’une adolescente qui ne rapporte plus assez à leur goût, ils exigeront qu’elle se prostitue et iront même souvent jusqu’à la *vendre* ou l’envoyer dans une ville éloignée (souvent Toronto).
Signes distinctifs
Il y a quelques façons de reconnaitre certains gang : par leur habillement (couleur, foulard, style précis, accessoires comme un chapelet), un signe distinctif (cheveux rasés sur un côté, sourcil rasé partiellement), graffitis ou les marques corporels (tatou, brulure).  Si vous voyez un de ces signes chez un jeune qui se trouve dans l’entourage de votre fille, informez-vous sur sa signification : ce ne sont pas tous les jeunes qui portent ces signes distinctifs qui sont membres d’un gang, heureusement ! Il importe de nommer à votre fille que ce genre de personnes existe même autour d’elle. Pour vous, il est important de savoir avec quels amis elle se tient. Les connaissez-vous tous? Savez-vous toujours avec qui elle est et ce qu’elle fait, où elle est exactement?
Mais ma fille n’a pas l’âge !
Une jeune qui rentre à peine au secondaire peut être approchée, parfois même (mais plus rarement) dès la 6ème année !  Si les comportements de votre fille deviennent alarmants (sors sans autorisation, change d’amis pour des amis que vous ne connaissez pas, commence à consommer de la drogue, reçoit des cadeaux dont vous ne savez la provenance) posez-vous de sérieuses questions :  il est temps d’avoir une discussion avec elle.
Quand ouvrir la discussion ?
Je crois qu’il est plus prudent de parler à votre adolescente aussitôt que vous le croyez nécessaire, probablement au même moment que vous songerez à l’informer sur les risques liés à la drogue et à la sexualité. Plus votre fille aura une meilleure estime d’elle, qu’elle se sentira comprise et acceptée de ses amis, de sa famille, qu’elle sera encouragée pour ses efforts et ses réussites, qu’elle sentira l’ouverture de parler des choses plus difficiles, il y aura moins de risque qu’elle soit attirée par la marginalité et le sentiments de sécurité que les gangs amènent.
Ressources 
Il en existe plusieurs auxquelles vous pouvez vous référer, vous et votre fille : Vérifiez sur internet ou appelez ! Si vous avez des inquiétudes, vous pouvez aussi demander de l’aide à un coach de votre région.

Soyons vigilants, protégeons nos adolescentes!

Nathalie Gosselin

Éducatrice spécialisée - Membre du Réseau Nanny secours 2015-2017. BESOIN D'UNE CONSULTATION?

Nathalie Gosselin
Besoin d'une consultation?

À lire aussi

Contactez-moi