Pourquoi les réactions émotives des enfants sont si intenses ?

Pourquoi les réactions émotives des enfants sont si intenses ?
Vous arrive-t-il d’être parfois un peu, ou beaucoup, dépassé par l’ampleur de la réaction émotive de vos enfants lorsqu’ils vivent de la colère ou de la tristesse par exemple? Certains peuvent hurler, taper, se lancer littéralement par terre ou même avoir le souffle coupé. En tant que parent, on peut de se demander : pourquoi une si grosse réaction pour une situation qui, à première vue, peut sembler anodine dans notre réalité d’adulte?
Cet article vise justement à vous éclairer pour mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur des jeunes enfants pour provoquer des manifestations de la sorte. Cette lecture vous aidera peut-être à vivre vous aussi, moins d’émotions négatives face aux crises de vos petits !
Premièrement, il est important de souligner que le cerveau de l’enfant est encore en construction et, par le fait même, encore très immature. Une grande partie du développement cérébral se fait au cours des 5 premières années de la vie de vos chéris, mais avant d’atteindre une pleine maturation, le cerveau va devoir attendre l’âge adulte (environ 25 ans et parfois plus, selon certaines recherches). En raison de l’immaturité de leur cerveau, les tout-petits sont régulièrement submergés par leurs émotions qu’ils n’arrivent malheureusement pas encore à gérer. On pourrait appeler cela une vraie « tempête émotionnelle » à l’intérieur de leur corps. C’est ce qui explique leurs brusques colères, les changements soudain de comportement et les crises de larmes. C’est environ vers l’âge de 5-6 ans que les enfants arrivent déjà à mieux réguler les émotions qu’ils éprouvent, car leur cerveau a atteint un certain niveau de maturité qui leur permet d’être moins submergés et de mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur d’eux. D’autre part, malgré l’intensité des émotions des petits, il est tout de même possible, voire nécessaire, de les accompagner pour leur apprendre graduellement à mieux contrôler et comprendre leurs réactions. La psychologie dit actuellement que le cerveau de l’enfant se développe et se modifie en fonction des expériences vécues dans son environnement. C’est donc important de favoriser des expériences relationnelles positives afin de les aider à développer leur intelligence émotionnelle et leurs habiletés sociales. À long terme, si on interdit continuellement à un enfant d’exprimer ses émotions, il peut faire une coupure face à ce qu’il ressent pour éviter de souffrir. Il risque alors de développer une quantité insatisfaisante de connexions cérébrales reliées à sa maîtrise émotionnelle. C'est pourquoi il est important de développer un environnement positif et une relation affective saine avec les enfants. Différentes stratégies peuvent donc être mises en place pour aider les enfants à cheminer sur le plan du contrôle et de la connaissance émotionnelle. En voici quelques-unes :
  • Vous pouvez d’abord les soutenir en mettant des mots sur les émotions qu’ils vivent, comme par exemple : « Tu es fâché d’arrêter ton jeu parce qu’on doit partir ». Cela leur permettra ainsi de mieux identifier et reconnaitre ce qu’ils éprouvent sur le plan émotif.
  • Il est aussi possible de demander aux enfants de nommer les sentiments vécus par les personnages d’une histoire. « Est-ce que Caillou est triste ou il est fâché? ». Plus ils seront en mesure de différencier et de nommer les émotions, plus ils seront capables de comprendre et de gérer ce qu’ils ressentent eux-mêmes.
  • L’installation d’un « coin calme » à un endroit un peu plus isolé avec des coussins et des toutous, à titre de suggestion, peut être une bonne idée pour leur apprendre à se retirer quand l’émotion est trop forte. N’hésitez pas à leur rappeler qu’ils peuvent aller dans le « coin calme » quand ils ont besoin de se retrouver seul. Tout cela est un apprentissage pour eux, c’est donc normal qu’il n’ait pas encore le réflexe de se retirer pour se calmer. C’est aux adultes de les guider afin de leur apprendre les bases de la gestion émotive. On peut aussi leur dire de respirer profondément et lentement quand on sent qu’ils sont en proie à une trop grande excitation ou émotion intérieure.
De plus, agir à titre de modèle relève d’une grande importance. Ce qui veut dire, démontrer un contrôle lorsqu’on vit une émotion plus négative et mettre des mots sur ce qu’on ressent. Les enfants apprennent énormément en observant et en imitant leurs parents. Ils enregistrent davantage ce que vous faites que ce que vous dites. Si un parent crie à son enfant d’arrêter de crier, il y a fort à parier que le message ne sera pas crédible à cause du manque de cohérence véhiculé. En conclusion, il est important de se rappeler que les enfants sont en processus d’apprentissage sur le plan du contrôle émotif. Cet apprentissage peut se faire sur une longue période et c’est normal. Ils ont besoin de temps pour intégrer et maîtriser leurs nouvelles habiletés, mais ils ont surtout besoin de leur parent pour les soutenir et les guider tout au long de leur évolution. Les parents sont la nourriture affective de l’enfant et les premiers agents de son développement! Ce rôle n’est pas toujours de tout repos, c’est bien vrai, mais le cadeau que vous offrez à vos petits en les accompagnant sur le plan émotif leur servira tout en long de leur existence.     Réf. Catherine Gueguen “Pour une enfance heureuse – Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau” 2015
Nathalie Miron

Éducatrice à l'enfance - Membre du Réseau Nanny secours 2015-2016. BESOIN D'UNE CONSULTATION?

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