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Adopter un enfant

Adopter un enfant

L’adoption : Qui sont ces enfants

La plupart des enfants dans le monde qui sont abandonnés ne seront pas adoptés. Il faut avant tout un abandon avant même penser adoption. Qui sont les enfants proposés en adoption? D’où viennent-ils? Quel est leur vécu?

L’enfant vient souvent d’un autre pays aux mœurs différentes des nôtres, généralement lointain. Il a peut-être vécu la violence physique, il a pu connaitre la faim et la négligence. L’abandon, selon Chicoine, Germain et Lemieux (L’enfant adopté dans le monde en quinze chapitres et demi) fait partie de l’adoption. Exclure ce concept c’est ignorer le passé de cet enfant tant désiré.

L’abandon, c’est quoi au juste?

Les parents sont des lâches ou plutôt empathiques pour laisser leur enfant en adoption? Est-ce vraiment un choix? L’abandon est souvent la suite logique de la réflexion quant à la survie familiale des proches de cet enfant. Une bouche de moins à nourrir alors que tous ont si peu à manger, un honneur sauvé parce que la maman était si jeune, une contrainte socio-politique comme en Chine où un seul enfant est permis dans chaque famille…

Comment se fait-il que ces enfants soient nés si pauvres dans un contexte mondial où on pourrait tout de même partager et suffire aux besoins des milliards d’habitants?  Dans bien des pays en voie de développement des mamans meurent encore lors de l’accouchement faute de soins adéquats. Par exemple le sida fait tellement d’orphelins en Afrique que nous pouvons compter environ 11% d’enfants privés de leur mère ou de leurs deux parents suite au décès de ceux-ci.

L’abandon n’est donc pas toujours une affaire aussi simple qu’on voudrait bien le croire dans nos pays occidentaux.

Les orphelinats

Les types d’orphelinats varient selon les pays et les ressources en place. Les budgets sont souvent dérisoires ce qui a pour effet d’alourdir la tâche des nourrices. L’état de santé des enfants à son arrivée au Québec varie selon la qualité des soins reçus dans son lieu d’accueil. Parfois les enfants sont très bien développés, d’autres fois le constat est bien triste! Des retards existent, des maladies sont présentes sans avoir été détectées au préalable et les parents adoptifs se retrouvent avec des bébés pas tout à fait parfaits.

La qualité de vie dans ces orphelinats dépend de plusieurs facteurs, dont le financement bien entendu, mais aussi de l’organisation dans ces pays lointains. Parfois on manque même de bras pour nourrir les bébés, quand ce n’est pas de nourriture, d’électricité et de médicaments. Les bébés s’ennuient, ils manquent de tendresse, tellement nécessaire au développement de ces petits.

La décision d’adopter

Est-ce facile de prendre la décision d’adopter un enfant? Qu’est-ce qui motive ce choix? Est-ce seulement un phénomène social à la mode ou bien un cri du cœur? Est-ce une voie valable pour fonder une famille ou alors un dernier recours suite à des démarches pour vivre une grossesse qui n’aboutit pas? Quelles sont les vraies raisons sous-jacentes derrière ce désir d’enfant?

Les processus d’adoption sont bien souvent complexes, longs et coûteux. Les parents en attente d’enfant sont conscients (mais pas toujours) de l’aventure qui les attend. Le désir de fonder une famille ou de l’agrandir n’est pas toujours la valeur la plus importante considérée dans ce choix.  Voyons ensemble….

  • Êtes-vous prêt à reconnaître que l’enfant a droit à sa famille biologique en tout premier lieu? Que sa place est auprès des siens, dans son pays d’origine et dans sa culture? Évidemment cela n’est pas toujours possible de proposer l’enfant en adoption dans son propre pays, ce qui nous amène à considérer à le proposer en adoption internationale. On s’assure alors de trouver une famille pour un  enfant  et non un enfant pour une famille… Relisez bien cette dernière phrase, elle est primordiale dans le contexte de l’adoption! Le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant est maintenant reconnu même s’il n’est pas toujours appliqué.
  • Le droit de connaître ses origines : êtes-vous prêt à reconnaître que l’enfant a le droit de savoir? Il a le droit de connaître ses origines, son pays, sa culture même si cela pourrait s’avérer douloureux. Ce besoin de « connaître » n’est pas le même chez tous les enfants adoptés, mais il est essentiel d’en discerner la validité et d’appuyer l’enfant dans ses démarches de connaissance. On aurait tendance parfois à vouloir protéger l’enfant pour lui éviter de nouvelles souffrances; le respect serait plutôt d’accompagner son petit, de considérer les parents biologiques comme faisant partie de la famille. On ne voudrait quand même pas amputer l’enfant de son histoire, de son identité, de ses racines…
  • Privilège ou droit? Est-ce vraiment un droit la maternité ou la paternité? Est-ce un privilège d’accueillir un enfant, un nouveau membre dans la famille? Les futurs adoptants se sentent parfois confus face à ce questionnement puisqu’ils se sentent révoltés de ne pas pouvoir fonder une famille comme tout le monde… et ils réclament alors le droit à l’enfant! On devrait plutôt privilégier les droits des enfants, leurs besoins et également leurs intérêts. Vouloir un enfant à tout prix entache la responsabilisation des parents en devenir. Adopter suppose souvent un mélange de « désir d’avoir un enfant » et du « désir de pouvoir donner à un enfant ».

Conclusion

L’ouverture à la différence est un élément essentiel de l’adoption. Vouloir un enfant blanc à tout prix quand on demeure en Amérique du Nord n’exclut aucunement les difficultés reliées à l’adoption, loin de là. Les épisodes de racisme, de questionnements et de problèmes feront tout de même partie de ce processus.

Est-ce un pillage des autres pays ou alors une chance immense que l’adoption? A vous de voir comment vous percevez ce don, cet accueil, cet échange, cette ouverture… Sachez que l’adoption est souvent un merveilleux projet, et même extraordinaire pour la famille élargie également. La réflexion à ce sujet doit se faire objectivement avec amour et simplicité.