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Ne me quitte pas !

Ne me quitte pas !
Votre enfant se met-il soudainement à s’accrocher à vous? S’affole-t-il lorsque vous le quittez? Craint-il les étrangers depuis peu ? L’anxiété de séparation pourrait être la source de ses comportements.
Attachement et anxiété

La relation d’attachement est un fort lien affectif qui se crée entre l’enfant et les adultes qu’il côtoie régulièrement et qui comblent chaleureusement ses besoins physiques et émotionnels. Les parents constituent généralement sa principale source de sécurité. Ce lien s’intensifie notamment durant ses deux premières années de vie et continue d’évoluer au cours de sa petite enfance. Comme ce processus est sécurisant, le bébé gagne en confiance et explore davantage son environnement. Ainsi, son développement global progresse.

Vers l’âge de huit mois, un poupon traverse une période d’angoisse de séparation caractérisée par la crainte d’être abandonné. Elle entraîne une anxiété à intensité variable quand ses figures d’attachement s’éloignent, s’absentent ou lorsqu’il aperçoit des visages peu familiers. Cette phase de transition est tout à fait normale et dure de 3 semaines à quelques mois.

L’enfant manifeste de l’anxiété de séparation lorsqu’il commence à concevoir qu’il n’est pas le prolongement de son parent, mais qu’il est un être à part entière. Il prend également conscience que ces figures d’attachements peuvent le quitter, mais n’a pas encore la maturité pour comprendre qu’ils continuent d’exister lorsqu’ils disparaissent de son champ visuel. En vieillissant, il pourrait aussi vivre des périodes d’anxiété de séparation. Toutefois, celles-ci sont couramment causées par un manque de confiance pour affronter seul l’adversité.

Symptômes de l’anxiété de séparation

L’unicité de l’enfant fait en sorte que les manifestations de son anxiété de séparation le sont tout autant. L’intensité de ses réactions est principalement en fonction de son tempérament, des situations auxquelles il est confronté et de la qualité du soutien offert par son entourage.

Comme l’anxiété de séparation survient généralement lorsque votre bambin n’a pas la capacité de s’exprimer verbalement, celui-ci peut pleurer davantage et faire des crises de colère. Les inconnus peuvent l’effrayer. Il peut tenter de rechercher continuellement votre attention et sembler malheureux en votre absence. Il est envisageable qu’il éprouve un malaise lorsqu’il est seul dans une pièce. Quand vous devez vous absenter, il est possible qu’il s’accroche à vos vêtements et semble paniqué. Il peut également vivre de l’angoisse au moment où il doit vous quitter le soir venu. Cela peut le mener à prolonger la routine précédant le coucher, à faire des cauchemars, à vous rejoindre durant la nuit et à refuser d’aller dormir ailleurs.

Craintes du parent ou celles de l’enfant ?

Chaque enfant passe par un épisode d’anxiété de séparation. Si le vôtre adopte les comportements cités auparavant et qu’ils ne semblent pas s’atténuer, je vous invite à vous poser la question suivante : « Êtes-vous totalement à l’aise avec le fait de vous éloigner de votre enfant ? » Si votre réponse est non, vous venez d’identifier une partie de la source du problème ! Le langage non verbal du parent en situation de séparation avec l’enfant peut quelquefois traduire son anxiété ou son malaise, ce qui contribue à accroître l’angoisse de ce dernier.

Que faire ?

Être empathique : L’anxiété est irrationnelle. Comme le poupon n’a pas atteint la maturité cognitive requise pour identifier ses émotions, et encore moins les contrôler, il a besoin que son entourage soit sensible à ce qu’il vit. En acceptant avec confiance que votre enfant soit inquiet lors de votre départ et en faisant preuve de compréhension, vous réduirez instantanément la tension de ce dernier. Expliquez-lui que vous le laissez pour un moment et assurez-lui que vous vous retrouverez bientôt. Par exemple, vous pourriez lui dire : « Je sais que tu es triste de me quitter pour faire la sieste, mais tu vas te reposer et on se reverra dès ton réveil ! »

Accompagner l’enfant à retrouver sa quiétude : L’utilisation de certains mots peut apaiser votre enfant. Une formulation comme celle-ci : « Je suis là, calme-toi, ça ira mieux. » peut le réconforter. Toutefois, lorsque vous communiquez, le ton de votre voix, votre expression faciale ainsi que vos gestes influencent le message que vous émettez. En fait, ces éléments ont plus d’impact que les mots que vous choisissez. Votre attitude et vos actions empreintes d’assurance aideront votre enfant à retrouver son calme. Entre autres, un gros câlin l’apaisera puisqu’il provoque la libération d’hormones du bien-être, du bonheur et de l’attachement.

Rassurer l’enfant sans excès : Chaque comportement est motivé par un besoin sous-jacent. Il est essentiel d’y être attentif et de le combler. Un enfant est anxieux puisque son besoin de sécurité est insatisfait. Il recherche par conséquent du réconfort. En revanche, si votre réponse à son angoisse est excessive, vous pourriez le porter à croire qu’il y a un réel danger et qu’il devrait rester avec vous en tout temps. Aussi, un enfant ayant un comportement anxieux peut obtenir des gains secondaires importants pouvant l’amener à reproduire ce comportement. Par exemple, l’attention reçue en retour peut constituer une motivation considérable. Équilibrez donc vos interventions !

Exposer graduellement votre petit à la séparation : Bien que cela puisse vous briser le cœur de quitter votre enfant alors qu’il semble désemparé, vous gagnerez à l’exposer régulièrement à votre absence. L’enfant, séparé de vous sur des périodes de plus en plus longues, prendra conscience qu’aucun malheur ne survient quand il se fait garder et qu’il peut même y prendre plaisir. Faites régulièrement le jeu du coucou avec lui et couvrez partiellement puis totalement des jouets sous une serviette. Il comprendra peu à peu que les gens ainsi que les objets cachés continuent d’exister. Assurez-vous que votre enfant vous voit le quitter. Dans le cas contraire, il pourrait croire que vous l’avez véritablement abandonné. Faites-lui confiance et outillez-le afin qu’il parvienne à relever ce défi développemental !

Quand s’inquiéter ?

Durant son enfance, il est possible que certains événements viennent perturber votre petit et lui causer à nouveau de l’anxiété de séparation qui se résorbera après une période d’adaptation. L’entrée à la garderie ou à l’école, l’exposition à des tragédies par les médias, le décès d’un proche, la séparation des parents, un déménagement, un traumatisme ou la maladie de l’enfant sont quelques situations qui pourraient le troubler temporairement.
Si les symptômes d’anxiété de séparation persistent plus de 4 semaines consécutives et qu’ils nuisent au fonctionnement quotidien de votre enfant, il est recommandé de consulter un spécialiste qui pourra évaluer sa situation.

L’anxiété de séparation est un moment charnière dans le développement de votre bout de chou. Elle implique un bouleversement émotif tant pour lui que pour vous. Néanmoins, elle confirme que son intelligence s’accroît et qu’il évolue normalement. Considérez cette étape passagère comme un tremplin vers de nouvelles habiletés !

 

Suggestion de livre : Bébés chouettes, de Martin Waddell et Patrick Benson, est un livre pour enfants abordant l’angoisse pouvant être ressentie par les petits en l’absence d’un parent et le bonheur de le retrouver.