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L’observation : la clé pour diminuer la fréquence de vos interventions

L’observation : la clé pour diminuer la fréquence de vos interventions
Certains parents se plaignent d’avoir à intervenir constamment auprès de leurs enfants. En réagissant sans cesse, ils risquent de rester coincé dans ce cercle vicieux et de s’essouffler rapidement. Mais comment diminuer la fréquence de vos interventions ? Par l’observation bien sûr ! Il est difficile de prendre du recul face à une problématique lorsqu’on y est perpétuellement plongé. C’est encore plus laborieux lorsque les émotions et la fatigue s’en mêlent. Il est alors avantageux de prendre le temps de s’arrêter pour considérer objectivement le contexte où les comportements indésirables sont émis.

L’observation sert à prendre le pouls réel de la situation. Par exemple, un parent peut avoir l’impression d’avoir à intervenir plus de dix fois par jour auprès d’un enfant qui mord. Alors qu’après avoir noté chaque fois que le comportement s’est produit, on découvre que le petit a mordu seulement 3 fois dans une journée. Cet exercice peut donc contribuer à dédramatiser la situation. De plus, considérer le moment auquel le comportement se manifeste peut donner des indices quant à sa motivation. Par exemple, si l’enfant mord généralement en fin de journée, peut-être est-ce parce qu’il est fatigué ?

En observant le comportement à modifier ainsi que le contexte dans lequel il apparaît, il vous sera plus facile d’émettre des hypothèses expliquant pourquoi votre enfant agit ainsi. Vous pourrez ensuite intervenir pour mieux répondre au besoin qu’il exprime. Reprenons l’exemple de l’enfant qui mord. Si, après observation, vous remarquez que l’enfant adopte ce comportement lorsqu’il vit des frustrations, vous pourrez intervenir dans le but de l’aider à les gérer de manière plus acceptable.

Lors de l’observation du comportement de votre enfant, certaines questions peuvent vous être utiles afin de faciliter la formulation de vos hypothèses. Grâce aux réponses obtenues, vous serez davantage en mesure d’élaborer un plan d’action efficace. En voici quelques exemples:

  • Que faisait-il avant d’adopter le comportement inapproprié ?
  • Quel a été l’élément déclencheur ?
  • À quelle fréquence le comportement se présente-t-il ?
  • À quel moment le comportement apparaît-il ? (Est-ce le matin, le soir ? Avant les repas ? Lorsque l’enfant ne fait rien ? Lorsqu’il doit faire une tâche?, etc.)
  • Quelle ambiance régnait lorsque l’enfant a adopté ce comportement ? (Calme ? Tendue ? Survoltée ?, etc.)
  • Quel besoin semble-t-il exprimer à travers ce comportement ?
  • Quelle intervention ai-je posée en réponse à son comportement? (sermonner, donner une conséquence, ignorer le comportement, demander réparation, dédramatiser la situation par l’humour, etc.)
  • Mon intervention semble-t-elle fonctionner ? Pourquoi ?
  • Y a-t-il des changements dans la vie de mon enfant qui pourraient l’affecter ? (déménagement, entrée à la garderie ou à l’école, séparation des parents, deuil, arrivée d’un nouvel enfant dans la famille, etc.)
  • Mon enfant retire-t-il un avantage à se comporter ainsi? Si oui, lequel.

Lorsque votre intervention est bien planifiée et répond exactement au besoin de l’enfant, le comportement inapproprié diminue et fini par disparaître rapidement. Il est normal que le comportement indésirable se manifeste davantage lorsque vous appliquez un nouveau plan d’action, puisque votre enfant voudra tester les limites de votre intervention. Dans ce cas, maintenez votre intervention et la fréquence du comportement devrait diminuer graduellement.  Si votre intervention ne donne pas de résultats après un mois d’application, il est possible que l’hypothèse que vous aviez identifiée ne soit pas la véritable cause. Il s’agira alors d’observer à nouveau pour mieux cerner le besoin caché derrière l’émission du comportement.

En somme, une bonne observation de la situation vous permettra d’être davantage à l’écoute des besoins de votre enfant, de mieux comprendre ce qui le motive à adopter des comportements inadéquats et ainsi d’intervenir efficacement. Plus votre intervention sera adaptée à votre enfant, moins vous aurez à imposer des conséquences. Votre patience et l’estime de soi de votre enfant en bénéficieront !