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Le court et long termes dans une réalité parentale

Le court et long termes dans une réalité parentale

J’ai toujours été fasciné par les notions de court terme et de long terme dans le monde de l’éducation. Ce sont des concepts difficiles à saisir lorsque tout ce qui se présente à nous est nouveau. Dans notre rôle d’éducateur/parent/coach, ces deux avenues se présentent en fait souvent à nous, où nous agissons parfois à court et d’autres fois à long termes.

Court terme

La réaction éducative à « court terme » nous amène à faire ce type de choix pour éteindre le feu quand notre « mini-moi » est en crise : nous prenons une décision rapidement en nous disant tant pis pour les conséquences/résultats de demain, et/ou tant pis si nous devons répéter encooooore, pour la énième fois, la même sapristi d’affaire, la chose que nous avons dite hier et avant-hier et que nous allons devoir répéter demain . Cette réaction en est une où nous décidons la chose suivante : d’agir face à cette situation en sachant qu’elle n’aura de conséquences qu’à court terme parce que nous sommes fatigué, impatient ou dépassé. Ces gestes éducatifs sont la pizza all dress de l’éducation. Vous savez, quand tout le monde a faim et que nous sommes trop fatigué pour concocter un repas équilibré. Commander une pizza réjouit toute la famille, mais nous savons très bien, nous, parents, que ce n’est pas une habitude à prendre… mais ça fait la job !!! Et là, dans cette situation-là  qu’auriez-vous fait ? Il faut agir ainsi, point ! Il n’y a rien de dramatique à intervenir de cette façon, mais il faut savoir, en tant que « répéteur officiel », que la situation que nous voulions corriger ou enseigner sera juste remise à plus tard. Sachons-le.

Long terme

Dans cette même situation, nous pouvons aussi tenter de penser à « long terme » avant de réagir. Même quand il faut réagir vite et bien, je suggère de tenter ceci. Lorsque nos amours d’amours nous rendent presque fous, reculons, enfermons-nous dans un garde-robe et expirons comme un samouraï (qui fait toujours le bruit de quelqu’un qui digère mal !) et tentons tant bien que mal de prendre une décision et d’agir de façon à ce que demain et après-demain et après après-demain, nous n’ayons pas besoin de revenir encore une fois sur ce moment qui nous a tant fait ch… comme parent. Parce que oui, les moments qui nous font ch… sont nombreux. Nous devons amener les petits rois et reines à réfléchir aussi. Nous devons arrêter la terre de tourner et prendre le taureau par les cornes en se disant « dans le meilleur des mondes, comment mon enfant pourrait ne pas refaire cela ». Je ne dis pas que c’est toujours possible. Je ne dis pas que nous devons faire cela touououout le temps. Je ne veux pas retirer la pizza all dress du menu annuel. Je dis juste que dans notre rôle d’éducateur en chef, penser à long terme est notre soupape pour ne pas se retrouver avec des ados/jeunes adultes auxquels il faudra faire revoir peut-être un peu trop tard les bases.

N’ayez jamais peur à certaines occasions d’être hyper exigeant envers eux, et parfois envers vous-même. Il faut juste s’assurer que nous pourrons les libérer à l’âge de la majorité – quel qu’il soit dans votre famille – avec juste assez de notions pour être de bons adultes !

Je vous en prie, ne vous inquiétez pas. Vous savez que, dans le magnifique monde de l’éducation, il y a plusieurs raisons au pourquoi ils nous font tant ch… dans ces moments. Mais je me risquerais à dire que c’est parce que, dans 98 % des cas, nous n’avons aucune Saint-Bénite d’idée de comment réagir ! Nous marchons en regardant nos pieds les premières années. Nous devons constamment réagir à des situations nouvelles avec des notions qui nous sont presque totalement étrangères.

Rappelons-nous que nous avons deux outils à notre disposition lorsqu’il est temps de réagir face aux bourdes, inconduites, conneries de tout acabit de nos rejetons et qu’une action s’impose. Oui, parce qu’éduquer des enfants implique que nous devions constamment réagir à des situations nouvelles, avec des notions qui nous sont presque totalement étrangères…

D’un, comme éduquer un enfant est tellement nouveau dans notre vie, nous devons faire appel à notre instinct pour décider du sort de notre « mini-moi ». Et cet instinct, si nous l’écoutons bien, fera une bonne partie du travail. Il peut s’exprimer à travers les punitions que nous donnons aux enfants et notre façon de régler les conflits rapidement afin de vouloir retrouver une espèce de tranquillité d’esprit qui n’était plus là. Dans le feu de l’action, nous avons rarement l’opportunité de faire une pause pour réfléchir. Alors nous devons faire appel à notre instinct parental – si jeune et si nouveau – pour trouver une réponse à quelque chose qui, espérons-le, ne finira pas en carnage.

Ce n’est pas que nous n’aurons plus jamais accès à la tranquillité d’esprit d’avant, mais ici c’est la tranquillité d’esprit parentale dont il s’agit. Ce sont des codes tout à fait différents et ce sont ces codes, ces nouveaux codes, que nous devons apprivoiser.

Entendons-nous bien, l’instinct parental est des plus importants. L’instinct ment rarement, il est un de nos alliés les plus précieux. Et je parle bien ici de NOTRE instinct. Pas celui de ceux qui ont des tonnes de conseils à nous donner et qui détiennent, selon eux, LA bonne façon de faire. Ces prêcheurs de conseils à 5 cennes n’ont aucune valeur réelle, parce que l’instinct, lui, ne s’exprime que dans un contexte immédiat, et intimement familial.
Puis le deuxième outil… l’amour ! Je ne parle pas de l’amour inconditionnel que vous avez naturellement pour votre enfant. Celui-là est déjà fourni dans le kit parental. Mais je parle de l’amour pour vous-même. Ne soyez jamais dur envers vous-même dans ce magnifique monde qui ne cesse de vous surprendre et de vous déstabiliser. Aimez vos décisions, les bonnes et les autres. Je ne cherche pas à ce que vous vous tapiez dessus, je veux juste que vous soyez plus éclairé sur la portée de vos gestes de parent.

Mes enfants sont tous adultes, en appartement, et encore à ce jour je constate le résultat de toutes mes pizzas all dress et de tous mes moments de samouraï… pis je continue de m’aimer… ben oui !